Cododo

 


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Aujourd’hui, j’ai envie de vous dévoiler un pan de notre vie de famille : le cododo.
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Le cododo : pourquoi en parler ?
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Pourquoi donc s’afficher (encore) ainsi sur les réseaux sociaux ma petite Julie ?
🌱 Parce que j’aime à croire que ma publication sèmera des graines de parentage proximal (=attachment parenting en anglais, type de parentalité dite positive ou bienveillante qui se base sur le respect des besoins de l'enfant).
😬 Parce que j’ai plein d’amis qui font pareil chez eux mais qui galèrent à le faire accepter ou même comprendre par leur entourage.
🙊 Parce que j’en connais certains qui le pratiquent mais qui s’en cachent.
😨 Pour toutes celles et ceux qui aimeraient le faire mais n’osent pas se lancer.
😢 Pour d’autres encore qui vivent aujourd’hui avec le regret amer, bien des années plus tard, de ne pas avoir eu le courage de le faire.
Heu… le courage ?
Bhein oui ! Parce que pratiquer le cododo chez soi c’est accepter de risquer filer une crise cardiaque à mère-grand quand elle apprend la nouvelle. Parce que le petit lit cododo collé au lit parental style side-car ça va un peu mais dès que bébé n’est plus en sécurité dedans, ça devrait être direction le lit à barreaux – de préférence dans une autre chambre. Et non dans le lit de papa et maman (ou sur un matelas à côté de celui-ci) car bébé serait bien trop à risque de se chopper de très « mauvaises habitudes ».
Du courage aussi pour accepter de prendre part à des discussions potentiellement hyper gênantes avec d’autres membres de la famille qui te demandent tout à coup : « mais s’il dort avec vous, la question que tout le monde se pose, comment vous faites pour avoir des rapports sexuels ? ».
Attend un peu Tata, je vais t’expliquer tout ça si t’as un peu de temps devant toi.
Prenons les choses dans l’ordre.
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⚠️ Avertissement
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J’aimerais insister sur un point fondamental : le cododo n’est PAS fait pour tout le monde.
Chaque personne est différente, chaque famille est unique.
Même si je me suis attelée ici à dépeindre les bienfaits du cododo, n’oublions pas que le bien-être de la maman est AUSSI important que celui de bébé. Happy mama happy baby. Je n’oublie pas les partenaires des mamans mais j’estime qu’après avoir donné la vie, la maman doit primer dans beaucoup de domaines dont celui-ci.
On peut donc pratiquer le cododo parce qu’on est convaincu des bienfaits que ça peut avoir sur notre progéniture et sur notre famille, mais si maman n’en a pas l’envie, pour quelque raison que ce soit, on ne se force pas.
La décision de pratiquer ou non le sommeil partagé revient à la famille, en fonction de l’équilibre optimal qui est le sien. En espérant toujours que ce choix soit fait de façon pleinement libre et éclairée.
J’ajouterais que personnellement je suis convaincue que le choix de pratiquer le cododo doit venir d’un désir endogène et non être mis en place pour faire plaisir à ou pour faire comme telle ou telle personne.
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Le cododo : c’est quoi ?
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Si on veut le définir simplement, c’est le fait de partager son sommeil avec une autre personne – sa progéniture ici en l’occurrence.
Je dirais qu’on peut distinguer 3 catégories de cododo :
🛌🛌 Le sommeil partagé dans une même chambre mais dans des lits distincts (ça inclut le petit lit ‘cododo’ accroché au lit parental).
🛌 Le sommeil partagé dans un même lit.
🐨 Ou encore le surdodo, quand ta progéniture dort littéralement sur toi.
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Le cododo : comment ?
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Il est important de préciser que ma publication, dans l’ensemble, aborde le cododo dans ses versions sécuritaires uniquement.
Si on considère le cododo dans une même chambre :
🌡 la température dans la chambre des parents ne doit pas être trop élevée (risques accrus de mort subite du nourrisson)
🧱 bébé doit être couché sur un matelas dur (pas de matelas d’eau, canapé, fauteuil, vieux matelas défoncé…)
🧸 pas d'oreillers, draps, couvertures, peluches... autour de bébé (risques d'étouffement, de surchauffe)
Si on considère le cododo dans un même lit, on peut ajouter à la liste que ce n’est pas considéré sécuritaire quand :
▪ bébé a moins de 4 mois
▪ bébé est né prématuré ou avec un petit poids de naissance
▪ un des parents est fumeur (juste le fait d’être fumeur ici met bébé en danger, pas le fait de fumer au lit)
▪ maman a fumé pendant sa grossesse
▪ un des parents est dans un état second à cause d’une fatigue intense, de la prise de médicaments, anti-dépresseurs, somnifères, antidouleurs ou encore s’il est sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue
▪ d’autres personnes que les parents sont dans le lit de l’enfant : nounou, baby-sitter, frères et sœurs…
▪ un des parents est obèse (risque d’écrasement)
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Le cododo : pourquoi ?
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Chaque personne qui pratique le cododo a ses raisons qui lui sont propres.
La liste que je vous dresse ici des avantages que chacun peut en retirer n’est pas exhaustive mais je pense que c’est ce qui ressort le plus souvent quand on aborde le sujet. Aussi, un avantage dans une famille ne le sera pas dans une autre – chaque cas est différent, chaque famille est unique.
🐺 ----- Le cododo car l'Homme est un animal social
Même à l’âge adulte, certains préfèrent ne pas dormir seuls.
Dans mes connaissances proches, je peux citer un bon nombre de personnes qui, lorsqu’elles sont en couple, ont d’immenses difficultés à dormir sans leur tendre moitié ou même à aller se coucher sans leur partenaire. Pourtant, ce sont parfois ces mêmes personnes qui ne peuvent concevoir qu’un enfant en bas âge dorme dans la même chambre que ses parents dont au moins l’un des deux ne peut dormir paisiblement s’il est seul.
Je ne sais pas si c’est mon esprit trop mathématique, mais : tes calculs sont pas bons Kevin. Faut rester logique dans la vie les gens. Et infliger à son enfant quelque chose qu’on ne tolère pas pour soi-même… j’ai du mal à trouver ça cohérent.
🤱 ----- Le cododo pour favoriser l’allaitement
Le cododo et l’allaitement sont deux sujets inévitablement liés. Parmi les bénéfices les plus courants, on retrouve une mise en place de l’allaitement favorisée et une plus grande facilité à maintenir l’allaitement dans le temps (la maman étant plus proche physiquement de son bébé, elle peut plus facilement allaiter à la demande comme elle percevra plus vite les signaux d’éveil de son bébé).
Les scientifiques qui reconnaissent un cododo dans le même lit comme étant sécuritaire mettent souvent dans leurs critères le fait que la maman allaite au sein.
Le lien vient aussi du fait qu’il y a une pratique plus répandue du cododo dans les familles allaitantes que dans les familles biberonnantes.
📚 https://cutt.ly/TzK7S8g (The prevalence and characteristics associated with parent–infant bed-sharing in England)
Aussi, quand la maman allaite au sein, elle produit de la prolactine (avec un pic aux alentours de 3h du matin si mes sources sont correctes). La prolactine est une hormone qui accélère le passage en sommeil lent, donc la capacité de la mère à récupérer. Elle permet également de se réveiller et se rendormir avec moins de difficultés, plusieurs fois au cours de la même nuit, au moindre pleur du bébé.
Sans ça, les mères n’auraient peut-être pas la capacité d’allaiter pendant la nuit comme c’est pourtant nécessaire pour leurs bébés, et pour maintenir leur lactation (production de lait).
Donc quand on allaite, qu’on peut plus facilement s’éveiller, allaiter puis se rendormir – souvent sans que bébé lui ne s’éveille complètement – on comprend que le cododo soit privilégié dans ces familles-là. Parce que t’as beau avoir ta dose de prolactine, si tu dois sortir du lit, marcher, allumer des lumières, ouvrir des portes, etc., c’est plus trop certain que la prolactine te rendorme quand tu reviens après avoir donné la tétée.
Avec tout ça, n’allez pas penser que le cododo sécuritaire ne s’applique qu’aux bébés allaités.
Les parents biberonnants ont aussi à y gagner. Et les mamans qui n’allaitent pas peuvent tout aussi bien pratiquer le cododo si elles le désirent.
😴 ----- Le cododo pour des périodes de sommeil plus longues
👨‍👩‍👦 ----- Le cododo pour des relations émotionnelles plus fortes
Si on en croit les recherches du Docteur Sears :
📚 https://cutt.ly/MzK7H5o (Dr. Sears' Views on Sleep and Attachment Parenting)
▪ Les nourrissons qui dorment avec leurs parents s'endorment plus vite et restent endormis plus longtemps.
▪ Un nombre accru de mamans déclarent avoir une meilleure nuit de sommeil.
▪ Ça favorise l'allaitement en permettant à une mère de répondre aux besoins alimentaires de son bébé sans que l'enfant (ou même elle-même) se réveille complètement.
▪ Certaines recherches suggèrent que les nourrissons qui dorment avec leurs parents ont des relations émotionnelles plus fortes avec leurs parents et avec d'autres personnes.
💤 ----- Le cododo pour un meilleur sommeil pour les parents et pour bébé
⚙️ ----- Le cododo pour aider à structurer le sommeil
Le cododo augmente le temps que les nourrissons et les mères passent dans des états de sommeil plus légers, réduit le temps passé dans des états de sommeil plus profonds et augmente la fréquence des réveils synchronisés mère-enfant, ce qui favorise la surveillance maternelle du nourrisson pendant la nuit.
📚 https://cutt.ly/nnbNvE6 (Sleep arrangements, parent-infant sleep during the first year, and family functioning)
💕 ----- Le cododo pour un développement affectif optimal
🚼 ----- Le cododo pour répondre plus rapidement aux besoins de bébé
Quand on dort à proximité de bébé, on peut percevoir plus vite ses signaux, et plus rapidement répondre à ses besoins sans attendre que bébé parte dans des pleurs. Et comme on sait comment les pleurs non-accompagnés peuvent être délétères et abimer le cerveau de bébé, on comprend certains avantages du cododo.
Je ne vais pas m’attarder ici sur le fait que nous savons maintenant que laisser pleurer les bébés est une maltraitance émotionnelle mais aussi physique. Un bébé qui pleure est dans un état de stress, son cerveau produisant du cortisol qui à long terme peut être la « principale cause d’atrophie de certaines parties du cerveau, ce qui altère fortement la capacité de régulation émotionnelle et d’empathie et par voie de conséquence l’habilité à créer une intimité relationnelle nécessaire à l’échange social et intersubjectif ».
📚 https://cutt.ly/OzK7GXr (Evaluation des effets du placement précoce du bébé en pouponnière)
Et si on laisse pleurer bébé plusieurs jours d’affilée, à un certain moment il ne pleurera plus mais son cerveau continuera de produire du cortisol et donc de s’abimer.
On est en 2021 et les neurosciences affectives nous ont beaucoup appris depuis plusieurs années. Du coup, si vous entendez encore des personnes dirent qu’il faut laisser pleurer les bébés, que ça leur fera les poumons, vous pouvez me les envoyer ou leur offrir un livre. La science évolue sans cesse ; donc, ce qu’on prenait pour une vérité médicale il y a plusieurs dizaines d’années n’est plus forcément vrai aujourd’hui. Que du contraire.
🆒 ----- Le cododo pour faciliter le moment du coucher et de l’endormissement
Je pense personnellement que le cododo facilite le moment du coucher qui peut parfois s’avérer source de stress pour les enfants comme pour les parents.
⚰️ ----- Le cododo pour prévenir la mort subite du nourrisson
Alors là, c’est le sujet super touchy dans le sens où la majeure critique qu’on entend à propos du cododo est celle qui vise à dire que ça augmenterait justement le risque de MSN.
Alors OUI, il y a des bébés qui meurent en cododo (en Angleterre, environ 50% des morts subites ont lieu dans un lit partagé, les autres 50% représentent des enfants dormant dans leur propre lit/berceau). Mais dans ceux qui décèdent en situation de cododo, 90% étaient en cododo NON SECURITAIRE. C’est-à-dire en situations EVITABLES grâce à quelques mesures de sécurité. Cette nuance a toute son importance.
Ces chiffres viennent d’un guide à destination des professionnels de la santé en Angleterre (document Unicef donc à priori tout à fait fiable) :
📚 https://cutt.ly/azK7IcZ (Co-sleeping and SIDS: a guide for health professionals)
De plus, les premiers facteurs qui augmentent le risque de mort subite du nourrisson sont le couchage sur le ventre et le tabagisme maternel avant ou après la naissance. Donc on est bien d’accord -comme écrit précédemment- que je vous parle ici de cododo sécuritaire. Et non pas du cododo qui met la vie des bébés en danger. Cela va de soi.
Du coup, même dans le milieu scientifique, certains s’insurgent contre les auteurs qui font des amalgames entre le cododo sécuritaire et celui qui ne l’est pas du tout. « À minima, nous espérons que les études et les données décrites dans cet article – qui montrent que le cododo, au moins sous la forme de partage de chambre, en particulier avec une mère qui allaite activement, sauve des vies – puissent être une puissante raison pour laquelle la déclaration simpliste, scientifiquement inexacte et trompeuse ‘ne dormez jamais avec votre bébé’ doit être invalidée, peu importe où et quand elle est publiée. »
📚 https://cutt.ly/kzK7PzK (Why babies should never sleep alone: a review of the co-sleeping controversy in relation to SIDS, bedsharing and breast feeding)
Arrêtons donc de dire aux parents de ne pas dormir avec bébé car ça peut sauver des vies. Et qui n’a pas envie de sauver des vies de bébé ?
Même son de cloche quand on parcoure la mise à jour de 2016 – je ne vous refourgue donc pas un vieux machin tout obsolète – de l’Académie Américaine de Pédiatrie.
📚 https://cutt.ly/hzK7Acb (SIDS and Other Sleep-Related Infant Deaths: Updated 2016 Recommendations for a Safe Infant Sleeping Environment)
« Il est recommandé que les nourrissons dorment dans la chambre des parents, près du lit des parents, mais sur une surface séparée conçue pour les nourrissons, idéalement pendant la première année de vie, mais au moins pendant les 6 premiers mois. » Après quoi les pédiatres n’excluent pas d’office le fait de partager le même lit mais, quand on partage le même lit, il y a beaucoup plus de règles à suivre que quand bébé est dans un petit lit cododo collé au lit parental ou dans un berceau/lit séparé mais dans la même chambre.
… Idéalement pendant la première année de vie 😮
On peut donc partir du principe que les parents qui pratiquent le cododo en toute sécurité, pendant la première année de vie de leur bébé, le font peut-être pour garder leur enfant vivant. C’est déjà pas mal.
Car avoir son enfant auprès de soi dans sa chambre nous rend inévitablement plus alerte (in)consciemment à ses besoins et à son état.
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Le cododo : les critiques
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⚰️ Mort subite du nourrisson
Je pense que j’ai suffisamment fait le tour de la question 😅
🚬 Mauvaises habitude
Certains pensent que si bébé dort avec ses parents, il va prendre l’habitude et ne pourra jamais dormir seul à l’avenir.
Quand on creuse ce thème, il en ressort que s’il s’agit juste d’une habitude (qui n’est en l’occurrence pas du tout malsaine), une autre habitude peut tout à fait être mise en place. Certains parents vont transitionner l’enfant dans son propre lit ou sa propre chambre à quelques mois de vie, d’autres à quelques années de vie.
Ce qui est étonnant quand on interroge les anciens cododoteurs à ce sujet, il en ressort régulièrement que la transition a été plus difficile à vivre pour les parents que pour les enfants.
Ceux qui voient le cododo comme une ‘mauvaise habitude’, je ne pense pas qu’il leur arrive de vouloir encore dormir avec leurs parents à l’âge adulte alors que c’était très certainement le cas quand ils étaient jeunes enfants.
Et rappelons, si besoin est, qu’un bébé ce n’est pas un petit animal à dresser (au sommeil ou à toute autre chose d’ailleurs). Donc quand on parle d’habitudes de sommeil, prière d’oublier le ‘conditionnement classique’ ou pavlovien, qui je le rappelle tient son origine d’un chien et de sa salivation. Heureusement pour nous que l’être humain est plus complexe que ça.
🔞 Intimité parentale
Je vous en parlais dans l’introduction, certaines personnes se soucient semble-t-il souvent de la vie sexuelle des familles qui pratiquent le cododo. Déjà, j’ai envie de leur demander : n’avez-vous que ça à faire de votre espace cérébral libre ? Et comment va la vôtre de vie sexuelle ? 😀
Ensuite, et j’aime beaucoup cette réponse très répandue quand on aborde le sujet : si votre vie sexuelle se limite au lit conjugal et à un timing donné, c’est triste pour vous – ça manque d’imagination.
Et il y a beaucoup d’autres pistes à explorer. Tout le monde n’a pas le même appétit sexuel et il n’existe aucune norme en matière de fréquence/lieu/pratiques… Ou encore : prière d’arrêter d’aborder ce sujet avec des mamans en post-partum qui ont assez de pression sur tout un tas d’autres choses.
Et de toute façon, ce n’est pas parce qu’une famille pratique le cododo qu’elle vous demande de faire pareil à la maison.
Après, tout dépend de qui pose la question et comment. On n’est pas à l’abri d’une demande légitime de quelqu’un qui désire se lancer dans l’aventure du cododo mais qui a des réticences ou des questions à propos de cette technique. Ce à quoi on répond facilement avec la réalité qui est la nôtre.
💘 Dépendance affective
Et je ne parle pas ici du spectacle de Tristan Lopin 😁
La dépendance affective est (en très très résumé) une condition psychologique qui fait qu’un individu a des difficultés de construire sa propre identité car il ne se perçoit qu’à travers l’Autre. Cet état est souvent le résultat d’un manque d’affection ou d’autonomie pendant l’enfance ou survient à l’issue d’une relation abusive.
📚 https://cutt.ly/vnnISXR (Dépendance affective : conséquences sur la performance au travail)
On parle donc ici d’un problème qui émane de relations toxiques, qu’elles soient familiales ou non.
Je pense dès lors que le cododo n’a pas d’impact positif ou négatif déterminé en la matière. Si on grandit dans un environnement délétère, on aura inévitablement des séquelles à l’âge adulte – qu’on ait partagé ou non la même chambre ou le même lit que ses parents étant bébé.
🔒 Hyperattachement
Là franchement, je ne sais même pas comment aborder ma réponse de manière objective tellement ça m’irrite les gens qui pensent de base qu’on puisse TROP s’attacher à son enfant.
Ça me rappelle un superbe article de Karine la sage-femme sur le post-partum qui nous invite à coller nos bébés.
📚 https://cutt.ly/snnOd80 (En postnatal, repose-toi et colle-le ton bébé)
Ou encore celui d’Happynaiss qui nous parle de la figure d’attachement.
📚 https://cutt.ly/jnnOILB (La figure d’attachement…. ou pourquoi votre enfant est plus difficile avec vous qu’avec les autres !)
Et je la rejoins totalement quand elle écrit que « la théorie de l’attachement sous-tend donc l’idée que pour pouvoir devenir autonome et se séparer de façon saine et sereine, un enfant doit déjà avoir pu s’attacher solidement. Ce n’est que lorsque les besoins d’attachements sont satisfaits que le jeune enfant peut s’éloigner en toute sécurité de sa figure d’attachement pour explorer le monde qui l’entoure. »
Pour ceux qui craignent qu’un hyperattachement découle du fait de dormir avec son enfant, je les invite à creuser le sujet au fond d’eux. Pourquoi ont-ils peur de s’attacher à leur enfant ? Quelles émotions est-ce que ça génère en eux ? A quoi font-elles référence ?
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Le cododo : dans le monde
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Sans surprise, il existe une grande disparité dans la prévalence du cododo dans le monde.
Une étude de 2016 donne les taux suivants, affirmant qu’une grande partie du monde pratique le cododo et semble le faire sans grands risques, tout en reconnaissant que c’est l'un des sujets les plus controversés dans le milieu de la recherche dans le domaine de la parentalité.
Canada : 31,8 %
Chili : 64 %
Danemark : 39 %
France : 38,9 %
Japon: 54,4 %
US: 23 %
Ces chiffres m’ont donné l’idée de faire un sondage auprès d’amis allemands, argentins, canadiens, italiens, indiens… et je ne m’attendais pas à ce que chacun de mes contacts pratique le cododo, même avec leurs bambins. Certains m’ont également dit que c’était culturellement accepté voir même encouragé de dormir avec les enfants en bas âge.
Le cododo par chez nous (France, Belgique) ne m’a pas l’air d’être une pratique très répandue même si elle semble revenir en vogue dernièrement.
Je n’ai pas poussé mes recherches pour savoir si, dans nos contrées, on dormait avec sa progéniture au Moyen-Âge mais je me dis que la pratique devait surement être bien plus répandue qu’à l’heure actuelle. Je me demande depuis quand il n’est plus culturellement habituel de pratiquer le cododo, et quels sont les potentiels impacts qu’une telle diminution peut avoir sur la société et sur les générations d’enfants impliqués.
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Le cododo : mots de la fin
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Vous l’aurez compris, je peux continuer comme ça toute la journée mais vous avez surement d’autres choses à faire. Et je ne suis pas certaine que de nombreuses personnes auront lu mes déblatérations jusqu’ici.
Cette publication n’a pas pour vocation d’être une liste complète des bienfaits du cododo mais plutôt de partager des pistes de réflexion et surtout d’ouvrir les esprits sur ce sujet que je trouve passionnant. Au cas où ça ne serait pas assez évident 🤓
Le cododo, ce n’est clairement pas pour tout le monde, mais s’il vous traverse l’esprit, assurez-vous que si vous ne le pratiquez pas, ce n’est pas à cause d’une injonction extérieure à vous, votre couple, ou votre foyer. Les conseils non sollicités, les « de mon temps », les recettes miracles, les avis non éclairés… ne devraient jamais prendre le pas sur votre propre opinion que vous vous faites d’un sujet ; quel qu’il soit.
Demandez-vous comment vous vous sentez par rapport au sommeil partagé. Ce que ça pourrait apporter à l’enfant et aux parents. Essayez de voir s’il est pénible pour vous de partager votre lit. Et pesez les côtés positifs et les côtés négatifs que cette technique représenterait chez vous.
En tout cas, chez nous, même si la volonté de pratiquer le cododo venait initialement de moi, il n’a pas fallu longtemps au papa pour être conquis par la technique. Davantage d’heures de sommeil pour tout le monde, et pas de pleurs la nuit (passées les premières semaines de vie, le temps de trouver ses marques).
On verra ce que l’avenir nous réserve quand nous serons prêt à transitionner bébé dans sa propre chambre. Mais si on se base sur les nombreux témoignages que je lis quotidiennement, ça devrait le faire et les nuits partagées nous manqueront certainement quand notre ado s’enfermera dans sa chambre avec un ‘défense d’entrer’ placardé sur sa porte.
Crédits photo: Angie Landreau

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